Tabaski sous haute tension en Guinée!
En ce mardi, 16 novembre 2010, jour de la fête de Tabaski en Guinée, l’ambiance est, on ne peut plus électrique! Beaucoup de musulmans ont tout bonnement boudé les aires de prières, obligeant les imams à prêcher dans le désert! Pire, le rituel sacrifice du mouton n’a pas été observé dans bien de concessions!
En cause, la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle du 07 novembre 2010. La tension, perceptible à quelques heures de la publication de ces résultats par la CENI, est montée d’un cran ce mardi, décrété jour de fête par les autorités religieuses! Les rues de Conakry, habituellement bondées de fêtards, sont quasiment vides! Le froufrou traditionnel des basins « BAMAKO » rutilants a été remplacé par le crépitement des kalachnikov dans les quartiers de la haute Banlieue. Les forces de l’ordre ont généreusement distribué des gaz lacrymogènes et des coups de feu dans les quartiers de Hamdallaye, Bambéto, Koza, surnommés Bagdad! Du coup, les rares femmes qui avaient pris la peine de « faire leur tête », se sont contentées de l’admirer dans un miroir à la maison.
A l’image de Conakry, beaucoup d’autres villes à l’intérieur du pays ont boudé la fête. Des militants des deux partis politiques en lice au second tour se livrent à des affrontements. Cette tension politico-sociale, doublée d’une profonde crise économique, ont donné un goût amer à la Tabaski. Aucun achat, aucun préparatif. Les enfants, obligés de rester à la maison n’ont pas eu droit au traditionnel « Salimafö ». Les seuls qui restent heureux de cette chienlit sont les nombreux moutons qui ont échappé cette fois à l’hécatombe! Qui a dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres?
Alimou Sow
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